L'espace de travail :
Je travaille à mon domicile, mon atelier se trouve donc dans mon salon, dont les principaux avantages sont la luminosité et l’espace. Il a fallu m’adapter à la configuration du salon et j’ai donc dû diviser mon atelier en deux.
Ainsi, une partie dédiée au brasage se trouve sur mon vieil établi, d'un côté du salon ; quand tout le reste de mon travail de design, de sculptage, polissage, travail du métal, ainsi que d’informatique et d'administratif, se trouve sur un grand bureau de 2,3m de long.
Je promène le premier avec moi depuis que je l’ai fabriqué, il y a 8 ans, et l'ai réaménagé, modifié au fil des années.
J'ai entièrement changé il y a peu l'aménagement du grand bureau, installé le long d'un mur, pour me permettre d’être sur la partie du bureau la plus proche de la fenêtre et de me sentir moins enfermée. A l'origine mon espace de travail dédié à la conception et réalisation des bijoux était installé dans un angle formé par deux murs.
Travailler de chez soi a ce désavantage qu’on ne sort pas beaucoup, et très vite la sensation d’être enfermée dans une petite boîte s’est faite sentir, sensation accentuée par cet angle.
Insidieusement cela a fini par bloquer mon processus créatif et faire disparaître le plaisir de travailler. Pour tout vous dire c'était culpabilisant : avoir la chance de faire le métier de ses rêves et y aller à reculons.
Aujourd'hui mon espace de travail est plus ouvert et lumineux.
Si j’ai un conseil à donner : écoutez-vous ! Si vous ne parvenez plus à vous asseoir à votre espace de travail trouvez-en la raison et changer. Allez jusqu'à déplacer cet espace si vous le pouvez. Réorganisez, jusqu’à vous y sentir bien à nouveau. Ne vous battez pas contre vous-même, c’est une perte de temps et d’énergie.
Le matériel :
Pour la brasure j’utilise une chalumeau Oxygaz Le Lorrain Butane/Oxygène.
Pour la petite (longue) histoire :
J’ai appris à l’école à braser avec un chalumeau Chaîniste à deux robinets, je voulais donc continuer à travailler avec ce type de chalumeau.
Dans un premier temps (petit budget oblige) je travaillais avec un Camping gaz Butane/Oxygène pas du tout pratique ni adapté, avec un choix de buse (embouts qui définissent la taille et la forme de la flame) très limité et d'une durée très limitée dans le temps. Le tout pour un budget allant de 119 à 280e le chalumeau. Honnêtement je n’ai jamais autant dépensé mon argent inutilement : le pire est que j'en ai eu deux !
Une fois atteint le sommet de ma jauge d’exaspération et de crise de nerf, j’ai donc voulu investir, et m’acheter ce fameux chalumeau que j’utilisais à l’école. Malheureusement les informations autour de ce type de chalumeau sont rares.
Je ne savais pas à l’époque que celui-ci fonctionnait à l’air comprimé et non à l’oxygène.
"Mais, me direz-vous, quelle est la différence entre l’Oxygène en bouteille et l’Air comprimé ?"
Et bien l’air comprimé c’est l’air autour de nous, que nous respirons, qui est comprimé (comme son nom l’indique), là où l’oxygène n’est qu’un élément de cet air.
J’ai donc acheté mon matériel (pour environ 500e tout de même) comme pour un chalumeau Butane/Oxygène.
Consciencieuse j’ai tenu à vérifier que le système fonctionnait bien avec le type de chalumeau que je voulais, mais l’information était introuvable, autant sur internet que lorsque j’appelais l’entreprise vendant les articles. J'ai donc commandé le chalumeau, le kit de branchement, et ai acheté les bouteilles de gaz.
Une fois le tout installé et après utilisation je me suis rendue compte de mon erreur monumentale : le chalumeau chauffait à blanc ("ne faites pas ça chez vous, c’est dangereux").
J’ai cherché pendant des jours - et j’ai eu toutes les réponses aux questions que je ne me posais pas - jusqu’à ce qu’une personne (merci à lui) sur un groupe Facebook (que l'on sous-estime trop parfois) me dise « mais votre chalumeau fonctionne à l’air comprimé » ( si vous aviez pu voir mon visage se décomposer…).
Or l’air comprimé ne se vend pas en bouteille contrairement à l'oxygène. Il faut donc une machine à comprimer l’air. Machine bruyante, qui prend de la place, qui consomme en l’électricité et qui coûte de l'argent (environ 250e pour un petit compresseur de qualité).
Après une dépense de 500e, il fallait donc maintenant soit acheter un compresseur, soit un nouveau chalumeau.
Je rêvais de ce chalumeau et mon rêve s’est alors stoppé, enfin pour un temps (car ici on n’abandonne jamais ses rêves).
J’ai changé mes plans et acheté un chalumeau Butane/Oxygène qui allait avec mon installation.
Le chalumeau de mes rêves dort désormais dans un coin de l’atelier en attendant qu’un jour j’investisse dans un compresseur.
Bien entendu, on ne peut braser, souder, et j'en passe, sans une bonne peau d'établi.
Cette peau est là principalement pour une question de sécurité.
En effet lorsque l'on effectue une soudure ou lorsqu'on recuit une pièce de métal, celle-ci chauffe jusqu'à atteindre des températures extrêmement élevées (devenant rouge comme de la lave en fusion). Il peut arriver que la pièce tombe et c'est lorsque ce genre de chose arrive que l'on est content.e d'avoir cette peau. Lorsque la pièce chauffée au rouge tombe sur la peau d'établi, elle ne tombe pas sur les jambes, ni sur le sol. Donc cela évite les brûlures ainsi que les incendies puisque le temps que la pièce traverse la peau d'établie, elle aura refroidi.
Elle est également utile pour récupérer les chutes lors des découpes ou les poudres de métaux.
Pour ce qui concerne le perçage, polissage, émerisage, gravure, et parfois sculpture, j’utilise une DREMEL 4000 (4000-1/45).
J’utilise plusieurs sortes de fraises, de forets et autres éléments de la marque Busch:
- pour le perçage :
- pour la sculpture et la gravure :
- pour le polissage :
En ce qui concerne le dérochage (décapage de la surface des bijoux que d'effectue après les soudures), j'opère selon la définition même du système D. Un déroché coûte entre 350e et 550e. N’ayant pas envie de mettre ce budget dans cet appareil somme toute indispensable mais dont les produits chimiques sont connus comme étant très polluants, et préférant investir dans autre chose, j’ai pris la décision de faire autrement.
Ainsi mon premier déroché était un bocal à cornichon de ma mère, dont elle avait gardé le panier (indispensable).
Je mettais du gros sel au fond du bocal, faisais bouillir du vinaigre blanc dans ma bouilloire (il fallait la rincer après car un thé au vinaire ce n’est vraiment pas bon), que je versais dans ledit bocal. L’ensemble était posé en équilibre dans un ancien « emballage » à fil métallique, lui-même posé sur un mug en métal contenant une bougie allumée.
Autant vous dire que le dérochage était long, très long, et mal fait.
Mais alors que je faisais des recherches sur Youtube pour un tout autre sujet, je suis tombée sur une vidéo d’une bijoutière qui montrait cette révolution méconnue : La mijoteuse en céramique !
La mijoteuse est un appareil de cuisine qui, comme son nom l’indique, sert à faire mijoter des aliments. La révolution étant dans le côté pratique ainsi que dans le gain de place vis-à-vis du stockage. En effet, la formule est la même (gros sel et vinaigre blanc) mais là il n’y a qu’à tourner un bouton pour que cela chauffe (et ça chauffe bien !). Pour ce qui est de l’espace, je peux enfin mettre 5 à 8 bijoux à dérocher en simultané là où je ne pouvais en mettre qu’1 ou 2 dans mon pot à cornichons.
Nota Béné : il faut tremper la pièce dans de l’eau claire après l’avoir sortie du déroché.
Je voudrais vous parler de mes outils à main et des livres qui m'accompagnent dans un prochain post. Ils ont également toute une histoire à raconter…
Merci d'avoir pris le temps de lire cet article.
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