LES ALLEGORIES ET LES VANITES

"Vanité" Tableau de N.L Peschier

Les allégories:

Le mot allégorie provient des mots grecs, "allos" qui signifie autre, et "agoreuein" qui signifie parler, ce qu'on peut traduire par "parler d'une chose en suggérant autre chose".

Une allégorie est une figure littéraire ou artistique qui représente un concept ou une idée à travers des métaphores ou des images pour véhiculer un concept ou un ensemble d’idées différentes de ce qui est exprimé.

En somme, on présente un objet, une figure, un élément animal ou végétal, pour faire allusion à un autre, plus abstrait, symbolisé par le premier. Cette figure permet de mêler le sens littéral et le sens figuré en un seul objet, afin de donner la possibilité d'y voir, d'y comprendre, autant d'éléments qu'on le souhaite, au regard de nos croyances personnelles.

Plusieurs éléments artistiques très populaires puisent leur essence dans la figure de l'allégorie:

- Le tableau "Vanité", de Philippe de Champaigne : Allégorie de la vie humaine

- La colombe et le rameau d'olivier : Allégorie de la Paix

- La représentations de Marianne en France : aujourd’hui elle représente la République française et ses valeurs contenues dans la devise : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Mais les premières représentations d'une femme à bonnet phrygien, apparaissent dans l'Antiquité romaine comme l’allégorie de la Liberté.

- Une femme aux yeux bandés tenant une balance : Allégorie de la Justice

- La statue de la Liberté : Allégorie de la Liberté

-« Le Temps mange la vie », ce petit extrait des Fleurs du mal de Baudelaire est l’allégorie du temps qui passe tel un monstre qui dévore la vie humaine. - L'allégorie de la caverne de Platon : un texte fondamental de la philosophie, qui via une histoire simple d'hommes vivants dans une grotte, pousse à la réflexion autour de la quête de connaissances, souvent un cheminement individuel sans retour en arrière ; de la place de la vérité indépendante des croyances et opinions des gens ; le cheminement personnel avec ses qualités et défauts, tout comme le scepticisme face à la connaissance des dogmes communs.

Les vanités:

Le mot vanité, issu du latin "vanitas", possède plusieurs définitions : comme le défaut d'une personne prétentieuse; le caractère de quelque chose qui n'a pas de sens, qui est futile; et enfin un style artistique, appelé "vanités", qui s'est fortement développé au cours du XVIIe siècle notamment en Hollande, mais dont l'origine remonte à l'antiquité.

Le sujet de la Vanité n’est ni tout à fait la mort, ni tout à fait la vie. C’est en réalité la transition entre l’une et l’autre qui s’inscrit dans le temps. Puisque le temps n’est pas visible, pour montrer son effet, sa fugacité, une représentation plastique de l’écoulement de la vie n’est possible que sous forme symbolique à travers divers objets capables de capter ce temps.

On peut citer :

-Une boîte crânienne humaine

-Des fruits qui pourrissent

-Des fleurs qui fanent

-Une horloge

-Un sablier

Les allégories et les vanités sont très présentes dans mes créations car elles correspondent à des questionnements personnels.

J'utilise la Vanité par divers biais, que ce soit dans le nom de mes créations et collections, de même que dans le symbole de mon poinçon de maître, qui est un sablier.

Quand à mon utilisation des allégories, elle se tourne davantage vers des représentations d'animaux que j'insère dans mes créations, puisque chaque animal possède des significations culturelles et historiques particulières.

Les allégories utilisant des animaux sont nombreuses et assez importantes dans beaucoup de cultures. Comme le disait J. De La Fontaine à propose de ses Fables, "je me sers des animaux pour instruire les Hommes". Or même si l'on constate que la visée de ces utilisations et allégories n'est pas toujours l'instruction, elle permet de transmettre des imaginaires, des croyances et des significations historiques et culturelles fondamentales.

Mais nous aurons l'occasion de revenir sur ce dernier point plus en profondeur dans de prochains articles du blog.

En somme, on pourrait conclure cet article par cette citation latine claire et raisonnée : "ex praeterito praesens prudenter agit ni futur actione deturpet" (informé du passé, le présent agit avec prudence, de peur qu'il n'ait à rougir de l'action future).

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